Quel statut choisir pour exercer à son compte ?
Voici les deux questions que me posent régulièrement les personnes qui veulent créer une activité – principale ou secondaire :
Quel statut dois-je choisir pour démarrer mon activité ?
Dans 95% des cas, la réponse est simple : auto-entrepreneur (maintenant renommé micro-entrepreneur… mais l’usage est souvent résistant au changement !).
- Parce qu’il s’agit d’un statut très simple : une déclaration et le paiement forfaitaire des charges et des impôts, mensuellement, en fonction du chiffre d’affaires déclaré.
Pas de chiffre d’affaires… pas de charges sociales ! - Qu’il s’adapte à toutes les situations ou presque : on peut être salarié ET auto-entrepreneur à côté ; retraité ET auto-entrepreneur ; au chômage ET auto-entrepreneur ; fonctionnaire ET auto-entrepreneur (avec l’accord de sa hiérarchie quand même !).
Quelques exceptions malgré tout : les professions libérales réglementées ne peuvent pas exercées, en principe, de seconde activité avec ce statut. Ni les gérants majoritaires de SARL.Et qui permet d’exercer un large éventail d’activités : soit commerciales (achat et revente de biens) ; soit non commerciales… autrement dit toutes les autres !Bien sûr, on ne peut pas exercer de profession réglementée avec ce statut ; on ne peut pas être agriculteur (trice) avec ce statut ; on ne peut pas être artisan déclaré… et quelques autres interdictions que je vous laisse le soin de repérer à l’occasion.
Dois-je rester auto-entrepreneur maintenant que mon activité fonctionne
(ou maintenant que j’atteins la limite du plafond).
Car la facilité d’installation et d’utilisation du statut d’auto-entrepreneur a forcément ses limites !
- Légalement, vous ne pouvez pas dépasser un chiffre d’affaires de 36 800 euros pour bénéficier de la franchise de TVA – et de 77 700 euros au total (pour les prestations de service).
(Pour les activités commerciales ou mixtes, le seuil de franchise de TVA est de 91 600 euros et le seuil maximum pour être considéré comme auto-entrepreneur est de 188 700 euros). - Être auto-entrepreneur, c’est payer forfaitairement des charges sur chaque euro encaissé. 25,4% en comptant les charges et les impôts pour les prestations de service.
Si vous avez une activité sans charge (coach, créateur de site internet, conciergerie (si ce sont vos propriétaires qui payent directement les prestataires de ménage…), c’est parfait.
Ça l’est moins si vous avez un loyer professionnel à payer ; du « personnel » ; beaucoup de consommables à acheter…autrement dit, si le montant de vos charges dépassent 25% de votre chiffre d’affaires.
Auquel cas vous paierez des charges et des impôts sur de l’argent qui ne rentre pas dans votre poche, ce que personne n’apprécie !
Il faut donc, à plus ou moins court terme, envisager la suite.
Vous ne faites rien ? Votre activité d’auto-entreprise sera automatiquement transformée en E.I. (entreprise individuelle) …
Peut-être la pire des solutions.
C’est la raison pour laquelle les professions libérales (même régime d’imposition que l’E.I.) gagnent beaucoup – en apparence ! – et payent surtout beaucoup de charges sociales.
Un puits sans fond… évidemment… puisque les charges sociales sont calculées de manière automatique sur l’ensemble du bénéfice dégagé.
Donc plus vous gagnerez, plus vous paierez de charges.
Pourtant il y a d’autres options.
En voici deux :
- Transformer son auto-entreprise en SARL ;
- Créer une SASU en plus de votre auto-entreprise, avec une activité différente.
Les deux options sont bonnes – et dépendent de vos objectifs, de votre situation, de votre clientèle (particuliers ou entreprises) ….
Pour décider, il vous faudra en apprendre plus sur les avantages et les inconvénients des différentes structures… ça n’est qu’à ce prix que vous pourrez optimiser au mieux vos sources de revenus.
La fiscalité aussi est un jeu, où chaque joueur joue sa partie : vous pouvez choisir de payer plein pot, en choisissant la facilité (facile mais pas gratuit !).
Ou vous pouvez choisir de vous embêter un peu plus et de choisir la bonne option pour faire grandir votre situation financière – plus que celle de l’état – en toute légalité.
Quelle structure avez-vous choisie pour exercer votre activité principale ou secondaire ?
Venez m’en parler dans les commentaires de cette vidéo instagram ou dans les commentaires de cet article !
Encore une fois merci à Nathalie pour tout ces bons conseils pour avancer dans nos projets
Bjr, Est il nécessaire d informer son employeur dans le privé de la creation de son auto entreprise ? et ce même si on est en préavis de licenciement ?
Avez vous un tuto sur les deux options de transformation du statut d auto entrepreneur à savoir la SARL et SASU ? Merci
Bonjour Nathalie, merci pour cette éclairage précieux. Pour ma part je suis en auto entreprise parce que je ne génère pas assez de chiffre d’affaires pour que les autres options soient possibles. Cependant je compte bien me développer et je garde donc précieusement cet article.