Dans le premier article de cette mini-série « Comment apprivoiser l’argent », je vous ai donné un premier conseil :
Parlez d’argent, le plus ouvertement possible … pour ne pas conforter en vous l’idée que l’argent est une « mauvaise chose ».
Car que taisons-nous généralement ?
Les choses dont nous ne sommes pas très fiers ou même carrément honteux.
C’est d’ailleurs de la honte dont je veux vous parler aujourd’hui.
L’argent, et encore plus le manque d’argent, sont assez souvent associés à la honte et à la culpabilité.
Honte de ne pas en avoir assez ; honte de ne pas pouvoir gâter ses enfants, leur offrir les mêmes vacances ou les mêmes vêtements que d’autres familles plus nanties ; culpabilité de ne pas être à la hauteur du rôle du chef de famille qui « assure » financièrement.
Culpabilité d’en avoir trop, quand d’autres n’en ont pas assez. Honte de n’avoir pas de problèmes financiers à l’heure de la crise. Culpabilité de pouvoir « claquer » de l’argent à se faire plaisir quand d’autres ont du mal à boucler les fins de mois.
Honte d’être pauvre, culpabilité d’être riche …
Peut être avez-vous un jour ressenti l’une ou l’autre.
Or la honte et l’argent ne font pas bon ménage !
La question est alors : avoir de l’argent, est-ce commettre un crime … dont il serait normal de se sentir coupable ?
Ne pas avoir d’argent, est-ce une mauvaise action dont on a raison d’avoir honte ?
Il est urgent de dissocier l’argent et la culpabilité.
C’est la seconde clef pour apprivoiser l’argent et se donner les moyens de modifier sa situation financière.
Car la honte et la culpabilité ne produisent jamais que du mal-être, rien d’autre !
Et elles agissent en faveur du maintien de la situation et non de son changement.
La richesse n’est pas un crime.
Mais l’inverse est vrai : la pauvreté non plus n’est pas un crime … et la richesse n’a rien d’une vertu !
S’il n’y a pas lieu d’être fier de manquer d’argent, il n’y a pas lieu d’être fier d’en avoir.
Dit autrement,
« être pauvre n’est peut être pas glorieux, mais peut-on vraiment s’enorgueillir d’être riche ? »
A y regarder de près, notre « état de fortune » dépend beaucoup de la voie professionnelle que nous avons choisie.
Et il suffit que nous ayons choisi d’être fonctionnaire ou salarié, plutôt qu’indépendant ou artiste, pour que notre avenir financier soit plus serein. Et parfois nettement plus favorable.
Certes, ce n’est pas vrai pour tous les salariés et les fonctionnaires … cela ne tient pas compte des « accidents » d’une carrière professionnelle … et cela n’est que le début de l’histoire puisque une fortune, absolue ou relative, dépend davantage de la manière dont vous gérez votre argent que de l’argent qui rentre dans votre porte-monnaie !
Mais il n’empêche que certaines personnes ont choisi une voie où l’argent arrive tous les mois, dans une quantité connue, sans trop avoir à se poser de questions.
Pour peu que leur salaire soit supérieur à 2 500 ou 3000 euros, qu’elles aient un conjoint gagnant sensiblement la même chose et qu’elles sachent gérer leurs finances, elles n’auront probablement que peu de problèmes d’argent tout au long de leur vie.
Certains les considèreront même comme « riches ».
Sont-elles méritoires pour autant ? Ni plus ni moins que les autres.
Sauf peut être d’avoir su saisir l’opportunité de la sécurité financière, le jour où elle s’est présentée.
Doit-on s’en vouloir, ou avoir honte, d’autres choix de carrière, d’autres circonstances de vie qui n’ont pas produit les mêmes effets ? Qui nous ont rendu financièrement plus vulnérables ?
Il n’y a pas de quoi !
Etre « riche » peut être facile pour les personnes qui auront emprunté le « bon parcours » professionnel.
Doit-on pour autant s’enorgueillir des difficultés ? Présenter l’insécurité financière, ou la difficulté à s’en sortir financièrement comme méritoire ?
Sur l’air de « Regardez comme j’ai du mérite. Je m’en sors quand même alors que c’est si difficile ! »
Je vais certainement en choquer plus d’un, mais je ne crois pas que la pauvreté confère à celui qui la vit un quelconque mérite.
Et je sais trop le risque que comporte une telle attitude : celui de passer de l’habitude à l’identité !
A force de lutter quotidiennement contre l’adversité, la lutte – et la « pauvreté » qui va avec (car il faut bien lutter contre quelque chose !) – finissent par devenir un mode de vie, un mode de pensée, une identité à laquelle on s’accroche faute de mieux … mais qui empêche absolument de devenir quelqu’un d’autre, plus aisé, avec une vie plus riche et plus facile.
Alors non !
La pauvreté n’est définitivement pas une vertu !
Une épreuve sans doute (comme la maladie) ; la conséquence, très souvent, de notre absence d’éducation financière ; et encore plus la résultante d’une vision de l’argent – et de la vie – qui, comble de l’ironie, ne nous appartiennent même pas !
Je reviendrai, dès la semaine prochaine, sur l’importance de notre vision du monde dans le processus d’apprivoisement de l’argent.
En attendant, laissez vos commentaires ci-dessous sur ce sujet si important de la honte et de l’argent :
Doit-on avoir honte d’être pauvre (ou riche) ?
Est-il méritoire selon vous d’être riche (ou pauvre) ?
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