Je vends tout ! Dans la vie d’un investisseur, il y a des moments où l’on achète – et des moments où l’on vend.
Et acheter est souvent beaucoup plus facile que vendre !
Parce que vendre, c’est bien sûr renoncer à tout revenu futur… plus de dividendes si vous vendez vos actions ; plus de loyers si vous vendez votre immeuble ; plus de plus-value si vous vendez vos bitcoins.
Alors, quand faut-il vendre ?
Trop souvent, les investisseurs se concentrent uniquement sur l’achat sans définir clairement leurs stratégies de vente. Or, définir à l’avance vos critères de revente peut s’avérer particulièrement précieux pour éviter de tergiverser ; de perdre du temps quand le moment arrive… ou de vendre à la va-vite quand le marché se retourne.
La peur devient alors une très mauvaise conseillère !
Voici plusieurs règles qui peuvent vous aider à identifier le bon moment pour vendre :
1 – En cas de baisse du marché
La stratégie consistera à vendre avant que le marché ne s’effondre totalement pour racheter ensuite à moindre coût. C’est valable pour tout type d’actifs : les cryptos, les actions, l’immobilier.
Mais attention : cela suppose que :
1. Vous fassiez l’hypothèse que le marché va s’effondrer encore plus
2. Vous n’ayez pas vendu au plus bas… donc que le marché descende encore après que vous avez eu acheté.
3. Vous surveillez les cours de bourse ou des cryptos pour racheter au bon moment – ou pour investir sur une autre classe d’actifs
Je vous rappelle quand même que si votre actif vous rapporte des revenus récurrents (actions à dividende, immobilier…) peu importe si la valeur de votre action ou si le marché immobilier baissent, les revenus, eux, ne baissent pas !
2 – Pour rééquilibrer votre portefeuille
Au fil du temps, certains actifs peuvent prendre une place disproportionnée dans votre portefeuille, déséquilibrant ainsi votre stratégie d’investissement initiale. Les vendre pour maintenir l’équilibre prévu réduit votre exposition au risque et préserve votre plan d’investissement initial.
À condition d’avoir une stratégie !
3 – Si l’actif est surévalué ou en cas de changement fondamental du marché
Lorsqu’une entreprise ou un marché connaît des changements majeurs (nouvelle régulation, changement technologique, départ du dirigeant…) ; lorsqu’un actif est significativement surévalué par rapport à sa valeur réelle, ça peut être un bon signal pour vendre.
Cela suppose bien sûr de :
1. Rester informé.e sur les évolutions technologiques et législatives (dans l’immobilier, les nouvelles lois Anti-Airbnb pourraient conduire certains investisseurs à vendre).
2. S’y connaître suffisamment (via la lecture des rapports annuels ou un club d’investisseurs) pour savoir évaluer la valeur réelle d’une entreprise et ses perspectives de croissance.
Avoir une stratégie basée sur la plus-value demande des connaissances financières !
4 – Lorsque vous avez gagné « assez »
Soit que vos objectifs soient atteints :
- Vous vouliez vous constituer un apport de 20 000 euros pour acheter de l’immobilier ;
- Vous aviez besoin de 6000 euros de plus à rajouter à votre budget annuel ;
- Vous aviez pour objectif de financer les études de votre fille… et elle vient de partir au Canada avec un capital de 30 000 euros
Soit que vous estimiez avoir « assez » gagné.
Je sais, la satisfaction, c’est compliqué !
Notre avidité latente (et humaine) nous amènerait plutôt à vouloir toujours plus.
N’oubliez jamais néanmoins que plus un actif est risqué, plus le fait d’avoir de l’argent investi dans cet actif vous expose… aux hausses comme aux baisses.
Il peut être judicieux de réduire le temps d’exposition et de revendre sans trop tarder.
Lorsque qu’un actif vous a fait réaliser une plus-value de 80% (sa valeur aujourd’hui divisée par sa valeur d’achat = 1,8 !), il est temps de se poser la question de vendre.
Si vous êtes sûre que le marché va continuer à monter… gardez le.
S’il y a un (gros) doute… vendez.
On ne revend jamais au sommet de la courbe… parce qu’on ne le connaît pas !
5 – Lorsque vous avez besoin de liquidités
Un besoin soudain de liquidités peut justifier la vente d’actifs, notamment en cas d’urgence financière. Mais c’est sûrement la pire des raisons.
Sauf s’il s’agit d’investir dans une opportunité plus prometteuse !
Lorsque j’ai commencé à investir dans l’immobilier, j’ai dû fermer un livret A qui était encore très bien rémunéré à 5% (ouvert dans les années 70).
J’avais besoin d’un apport et je ne pouvais pas me passer de la somme qui y était placée.
J’ai donc fermé mon livret A et récupéré mon épargne… mais ça m’a « fendu le cœur » !
En dehors de ces moments clefs, je vous déconseille de vendre. Surtout en cédant à la panique !
Voici un cas concret : vous avez investi dans du Bitcoin
Vous avez acheté pour 5000 euros de Bitcoin lorsque son prix était de 50 000 euros par unité.
Au moment où le bitcoin était à 100 000 euros, votre investissement valait donc 10 000 euros (plus-value : 100%).
Mais le marché est maintenant redescendu à 77 000 euros.
Voici plusieurs hypothèses pour décider si et combien revendre :
- Revendre intégralement : Vous êtes convaincue que le marché va encore baisser.
Vous sécurisez immédiatement votre plus-value de 2700 euros et vous récupérer votre capital. Soit 7700 euros. - Revendre partiellement (au moins votre mise initiale) : Vous revendez pour 5000 euros et conservez 2700 euros investi en Bitcoin.
Vous ne perdez pas votre capital mais vous gardez une position si le marché remonte plus vite que prévu.
C’est la position que j’ai adoptée quand le marché a commencé à baisser :
1. Je me suis fixé un seuil d’alerte : une baisse maximum de 20% pour que je songe à revendre. Donc quand le bitcoin a été à 80 000 euros, j’ai réagi !
2. Je ne suis pas sûre de l’évolution du marché du bitcoin (sur ce marché, je suis plus suiveuse que leadeuse !) … Donc j’ai revendu une partie et gardé une partie.
3. Je surveille l’évolution du marché pour racheter du bitcoin tant qu’il sera en dessous de ma valeur de revente.
4. Ma croyance de fond, c’est quand même que le bitcoin va remonter, revenir à 100 000 euros et probablement monter plus haut. - Ne rien revendre : Si votre analyse vous laisse penser que la baisse n’est que provisoire ; que vous ne voulez pas avoir à vous en soucier et que votre tolérance au risque est élevée, vous pouvez choisir de conserver entièrement votre investissement.
Spoiler : dans ce cas, évitez d’aller regarder tous les jours où vous en êtes !
Est-ce que revendre est un problème pour vous ? Et laquelle de ces stratégies préférez-vous ?
Dites-le moi dans les commentaires.
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Sincèrement
Nathalie Cariou
Bonjour,
j’aime bien l’idée de revendre partiellement pour récupérer sa mise. Une fois j’ai revendu une partie des actions salariales parce que j’avais jamais vu un si haut dans tout l’histoire et aussi rapidement. Je pensais que ça allait rabaisser mais ça ne l’a pas fait autant que j’imaginais. Le truc c’est que si on revent mais que l’on a pas une idée dans quoi réinvestir, est-ce que ça a un intérêt ?