Ceci pourrait ressembler à un coup de gueule.
Qui vaut pour les autres mais aussi pour moi. Car je me reconnais, hélas, trop souvent dans les comportements que je vais décrire ici.
Tout le monde s’accorde à parler de la société de consommation, en faisant référence au fait que nous « vivons pour acheter » des biens de consommation, dont un très grand nombre qui ne nous rendent ni plus (ni moins) heureux.
Mais la consommation, ce n’est pas que l’achat compulsif de biens soit disant nécessaires à notre bien-être.
La consommation, c’est aussi l’attitude qui consiste à prendre sans donner ; à vouloir que tout soit à notre disposition, par principe, sans pour autant faire l’effort minimum pour participer.
Des exemples ?
Combien de fois je me suis inscrite à une conférence en ligne, à laquelle je n’ai finalement pas participé en direct ?
Prise par autre chose au moment du webinair… happée par une autre priorité (qui n’en était peut être pas une finalement !).
Ce qui est sûr, c’est que le webinair manqué ne faisait clairement pas partie de mes priorités. Le sujet m’intéressait, certes, mais pas suffisamment pour que je mobile de l’énergie à être présente, pour que je m’engage à y participer.
Après tout, pourquoi aurais-je libéré du temps à un moment peut être pas 100% opportun pour moi ?
Puisqu’il y a un replay que je pourrai regarder – ou pas – à l’heure qui m’arrange.
Le cercle vicieux du : consommation, engagement, frustration
Prendre et ne rien donner.
Car participer en direct à un webinair, c’est donner sa présence, ses questions, son feed-back ; c’est manifester son intérêt et son engagement.
Quand un replay consiste essentiellement à prendre « en douce », peut être même d’éviter d’être redevable vis-à-vis du contenu qui nous a été offert.
Je pourrais aussi vous donner l’exemple d’un événement en présentiel. Celui où l’on inscrit et où on ne vient pas parce que notre train a eu un peu de retard, que finalement on est fatigué ou qu’une autre sollicitation nous est parvenue entre temps.
La consommation et l’absence d’engagement sont deux maladies de notre temps.
Pourquoi s’inscrire si on n’est pas 100% décidé(e) à participer ? pourquoi prendre le prétexte d’un replay qu’on ne prendra jamais le temps de regarder ?
C’est là que la frustration entre en jeu. Nous autres, êtres humains, ne naissons pas avec une très grande tolérance à la frustration. C’est peu de le dire ! Il suffit d’écouter un bébé dont le biberon tarde un peu pour s’en convaincre.
En grandissant, nous devrions développer cette tolérance à la frustration… savoir que tout n’est pas toujours à disposition ; qu’il faut parfois attendre, ou renoncer. Qu’on ne peut pas tout avoir.
Sauf que la société dans laquelle nous vivons ne nous y aide pas !
Tout y est à disposition et tout y est (presque) gratuit. Le restaurant vient à nous à toute heure du jour et de la nuit grâce à la livraison à domicile. Notre banque en ligne a des horaires d’ouverture bien plus larges que toute banque traditionnelle. Le service après-vente de Bouygues Telecom – et bien d’autres ! – est joignable 7 jours sur 7, dimanches et jours fériés inclus.
Attendre ne serait-ce que 10 minutes nous est (re)devenu insupportable. Et il nous est de plus en plus compliqué de comprendre qu’une économie où l’on veut tout avoir sans s’engager en aucune façon ne peut pas fonctionner durablement. Parce qu’elle signifie une augmentation des « exigences » des uns, sans que les autres y gagnent.
Sauf à ce que l’argent joue son rôle.
Celui de « forcer » à l’engagement… ce n’est pas la panacée universelle mais on se sent généralement plus engagé lorsqu’on a payé – pour ne pas perdre sa mise.
C’est la raison pour laquelle j’assortis tous les événements que j’organise d’un dépôt de garantie. Même quand ils sont gratuits. La personne est présente ? Le dépôt de garantie est annulé.
La personne est absente ? Il est débité.
Ou d’offrir une juste compensation à la satisfaction des exigences de mise à disposition H24.
Mais nous pourrions également réfléchir à notre propension à nous conduire comme des « enfants gâtés » et décider :
- De ne plus s’inscrire à un webinair ou un atelier en présentiel, qu’avec l’intention d’y assister
- De ne plus répondre : « Merci pour ton offre. Je regarderai en replay »
- D’accepter de payer plus cher pour moins d’attente
- De redevenir patient parce que les autres ne sont pas à disposition de notre petite personne
- De donner en échange (ne serait-ce que par notre présence) en échange de ce qu’on nous offre.
C’est en tout cas ce que je décide pour moi-même pour sortir de cette spirale infernale de la consommation !
Pas faux. En tout cas ça fait réfléchir…et me voilà bien embêtée pour le live R&L de ce soir 🤭 Je n’avais pas intégré que c’était ce soir et j’ai fait une promesse à ma fille, du coup je pensais le voir en replay… Mais je vais tenter de trouver une solution pour concilier ma promesse à ma fille et mon minimum d’engagement dans R&L 😉
Oui oui oui MERCI de nous faire ce petit rappel
Bonjour Nathalie,
Merci beaucoup pour ce billet!
Je me faisais la même réflexion récemment et je me disais qu’il fallait que je change d’attitude, arrêter de dire oui, je suis intéressée quand en fait, j’ai juste peur de décevoir la personne en face….